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niers qui leur reviendront de la comédie, tant des cham­brées, visites que autrement1 ; » puis, par une seconde obli­gation du méme jour, ils lui empruntent dix-sept cents livres payables « dans le jour de la mi-carême prochain venant, » c'est-à-dire le 23 mars suivant. Pour faciliter le payement de cette somme, les comédiens autorisent Pommier à perce­voir leurs néûces « tous les jours de comédies ou visites • qu'ils feront, les frais préalablement payés, ^ jusquconcur­rence, non-seulement de ces dix-sept cents livres, mais en outre de < la somme de six cents livres qui est due au sieur Baulot, restant de plus grande somme1. » A cette date, les comédiens devaient donc en tout aux sieurs Pommier et Baulot deux mille six cents francs, et ce n'étaient pas leurs seuls créanciers, comme on en aura bientôt la preuve. Afin de donner plus de garantie à Pommier, les associés cherchèrent des répondants. Marie Hervé, mère de Madeleine et de Ge­neviève Béjard, se rend caution pour ses deux filles et pour Molière, et dépose comme nantissement une obligation de cinq cents livres à son nom ; Clérin, Pinel, les demoiselles Malingre et Bourgeois ont également leurs répondants ; Des­fontaines et Beys sont les seuls qui ne fournissent pas de caution. En outre, comme dernre sûreté, exigée sans doute par Pommier, les comédiens passent entre eux un « accord » par lequel ils s'engagent mutuellement à ne rien partager de leurs bénéfices jusqu'à ce que leurs dettes soient entièrement payées3. Enfin le même jour, Prançois Pommier emprunte dix-huit cents livres à Louis Baulot, déjà créancier des co­diens, en donnant à son tour pour garantie l'obligation de dix-sept cents livres souscrite par Molière et ses associés, celle de cinq cents livres appartenant à Marie Hervé, et en outre la caution de Jean Buot, écuyer *. En cherchant à éclaircir tous ces actes passés le même jour, on se rappelle involontairement ce que dit la Flèche à Cléante : « Mais,
1. Document n° XII. — 2. Document n° XIII. 3. Document n° XIV. — 4. Document n° XV.